essai comparatif entre Zeiss Victory SF et Swarovski EL 10x42
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Tests comparatifs jumelles "bras de fer"
Zeiss Victory SF 10x42 vs Swarovski EL Swarovision 10x42
Même pour un pro du domaine, tenir entre les mains, pour les comparer, ces deux modèles au sommet qualitatif absolu a quelque chose de particulier.
Depuis quelques décennies, la maison Swarovski dicte le ton en matière d'innovation et de performances. Si Leica garde ses distances et évite la stratégie du copier-coller en suivant sa propre voie, Zeiss a décidé d'emboîter le pas et de rendre coup pour coup au concurrent autrichien.
Les Zeiss Victory SF sont ainsi la réponse du berger à la bergère, l'arme "anti-Swaro EL" par excellence. Les critiques internationaux s'en sont donné à coeur joie pour comparer ces deux icônes, et on les comprend ! C'est maintenant au tour de TopOptics de faire s'affronter les géants... et de voir si le combat titanesque promis n'accouche pas d'une souris !
DIMENSIONS
Nous avons de toute évidence affaire à des jumelles grandes et lourdes. La technologie embarquée, le raffinement dans chaque détail rendent légèreté et compacité inaccessibles. Les Zeiss Victory sont plus grandes encore que les Swarovski EL mais elles sont plus légères, et la différence est perceptible en mains. Ce point me paraissant le plus important, je donnerai un petit avantage aux Zeiss Victory SF 10x42 sur ce point.
AGREMENT A L'EMPLOI
Rien qu'avec les boîtes devant les yeux, on sait déjà qu'on est dans le très haut de gamme, et quand on les ouvre, tout le confirme. Zeiss propose un étui semi-rigide gris splendide, à fermeture magnétique et dont la finition est parfaite. Chez Swarovski, c'est une pochette vert sombre plus souple, à fermeture éclair, magnifiquement finie également. En matière d'équipement utile, on note l'inévitable capuchon antipluie et des bouchons d'objectifs.
Classe, finition, performances, souci des détails :
tout est là pour faire de ces jumelles un sommet de l'optique
Chez Swaro, ils sont solidaires du corps et ne se perdront donc pas, mais les ôter n'est pas simple. Chez Zeiss, ils sont astucieusement et simplement reliés à l'anneau de sangle par une cordelette et un clip facile à défaire. C'est moins classieux mais en définitive très efficace.
Evidemment, les oeilletons disposent dans les deux cas d'un verrouillage en position relevée et de positions intermédiaires. Leur manipulation m'a paru plus facile sur les EL.
Si les EL de Swarovski ont popularisé la forme à double pont, Zeiss va maintenant plus loin avec un triple pont sur les SF. Cela permet une meilleure ergonomie, la molette de mise au point est idéalement située sous l'index, ce qui n'est pas le cas sur les EL. Le revêtement de celles-ci est grenu et légèrement collant (ce qui s'atténue avec l'usage), avec des évidements pour les pouces. Sur le SF, c'est lisse et, luxe suprême, aucune ligne de soudure n'apparaît.
Bien entendu, l'une et l'autre proposent un réglage de dioptrie verrouillable et situé sur la molette de mise au point. Celui de Swarovski m'a donné une meilleure sensation.
Swarovski fait courir la mise au point, depuis le minimum jusque l'infini, sur 2 tours-et-demi, ce qui est progressif mais très long et franchement trop lent. Zeiss a développé un système "smart focus" (d'où le nom Victory SF) qui combine en un tour-et-demi progressivité et rapidité. C'est indéniablement mieux et c'est très agréable.
En ce qui concerne l'attache de la lanière de cou, le système Fieldpro autrichien est plus pratique que l'allemand, parfaitement conventionnel. Mais ce n'est pas là une chose que l'on fait et défait chaque jour et l'avantage est donc minime.
Globalement, en matière d'ergonomie et d'agrément à l'emploi, Zeiss marque quelques points par rapport à Swarovski et je donnerai donc un avantage aux Zeiss Victory SF 10x42 sur ce point.
PERFORMANCES OPTIQUES
Nous ne ferons pas la liste des raffinements technologiques : ces modèles ont tout ! L'aberration chromatique est imperceptible et le champ est plat, à peine déformé au bord extrême, avec une image parfaite sur 95% du champ. La dégradation au bord de l'image est infime pour l'une comme pour l'autre. L'image est superbe, brillante, ultra-définie. Il faudrait inventer de nouveaux superlatifs ! En fait, le seul point sur lequel l'oeil humain remarque une différence entre les concurrentes, c'est la dominante de couleur. Swarovski est fidèle à sa neutralité quasi-parfaite alors que Zeiss, comme tant d'autres, flatte un peu l'image en la réchauffant légèrement.
Le champ de vision est exceptionnellement large chez Zeiss et les deux concurrents ont une mise au point minimale très courte (1.5 mètre), un poil plus courte encore sur les EL.
Le niveau des performances optiques dépasse ce que l'oeil humain peut percevoir.
Déclarer dans ces conditions qu'un modèle est supérieur à l'autre est plus une question de religion que de réalisme.
Alors que dire ? Beaucoup ou peu de choses ! On a ici indéniablement affaire aux meilleures jumelles actuelles. Leurs performances optiques dépassent simplement les capacités de l'oeil humain. Il faut des instruments scientifiques pour trouver ici et là 1% en plus ou en moins d'un côté ou de l'autre...
Au total des totaux, l'une est-elle meilleure que l'autre ? C'est bien sûr la question que tout le monde se pose ! Je trouve la dominante jaune de Zeiss un peu trop présente, mais la largeur de champ supérieure est un régal. Et tout le reste est plus une question de foi religieuse que de constatations concrètes. Dans l'ensemble, je donnerai donc le jeu égal sur ce point.
RAPPORT QUALITE-PRIX
Elles coûtent les yeux de la tête, l'une comme l'autre, et les différencier en prix n'a pas plus de sens que d'essayer de les différencier en performances optiques.
Là où un léger écart se marque, nous l'avons vu, c'est en ergonomie où Zeiss fait (encore) mieux que Swarovski. Les Victory SF sont plus légères et tombent mieux en mains que les Swarovski EL. La mise au point est plus efficace. D'un autre côté, le sav Swarovski est excellent et, malgré ses efforts, la société Zeiss ne fait pas encore aussi bien.
Dans l'ensemble, le rapport qualité-prix de ces modèles exceptionnels est... mauvais. En effet, des jumelles coûtant moitié moins cher font presqu'aussi bien, tant en ergonomie qu'en optique et les différences se cherchent dans des détails en définitive parfaitement secondaires..
Alors faut-il payer le double pour avoir un tout petit peu mieux ? Chacun jugera pour lui, évidemment. De mon côté, je sifflerai le jeu égal sur ce point.
La vraie question n'est pas de différencier ces modèles somptueux en ce qui concerne le rapport qualité-prix,
mais de comparer celui-ci avec ce que l'on trouve en milieu ou haut de gamme.
RÉSUMÉ
(+) | faible avantage |
+ | avantage |
++ | net avantage |
(-) | faible désavantage |
- | désavantage |
-- | net désavantage |
= | niveau équivalent |
Rq : un « désavantage » ne signifie d’aucune manière une performance faible, mais seulement que l’autre modèle est supérieur ! |
Critères | Zeiss Victory SF 10x42 | Swarovski EL10x42 |
Poids et dimensions | (+) | (-) |
Agrément général à l'usage | + | - |
Réglage de dioptrie | (-) | (+) |
Image (neutralité, définition, luminosité) | (-) Dominante jaune un peu trop présente | (+) |
Champ de vision | + | - |
Profondeur de champ perçue | = | = |
Distance de mise au point minimale | = | = |
Rapport performances / prix | = | = |